Le commerceavant la réforme ? Le commerceavant la réforme ?
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Alors que la réforme de la Pac sera bientôt suspendue au renouvellement des institutions européennes, les négociations commerciales ne seront pas stoppées dans leur élan. Les négociateurs européens ont pour habitude de faire avancer le plus possible les volets techniques pendant que les « politiques » sont occupés par ailleurs.
Les secteurs européens de l’élevage et de l’éthanol devraient pouvoir souffler sur le front du Mercosur. Le Brésil du président Bolsonaro n’en faisant pas une priorité. C’est de l’Amérique du Nord que viendront les risques les plus grands. D’ici au 1er mars prochain, les États-Unis et la Chine se sont fixé l’objectif d’apaiser leur différend, reléguant au second plan les tensions provoquées par le président Trump avec les Européens. Les signes d’apaisement se multiplient, avec notamment la réouverture par les Chinois des importations américaines de soja. Il est fort à parier que, dès que le dossier chinois trouvera une issue, les États-Unis ouvriront immédiatement un nouveau front avec l’UE pour « rééquilibrer les échanges ».
Malgré la volonté affichée par l’Europe d’exclure l’agriculture de cette nouvelle vague de libéralisation, la France en tête, les États-Unis sont décidés à mettre le sujet sur la table. Les lignes directrices publiées il y a quelques jours par le département américain au commerce le montrent, les sujets agricoles et sanitaires sont au premier rang des priorités. La pression exercée sur l’Europe sera donc considérable, avec d’ores et déjà le secteur automobile allemand dans le viseur du pouvoir américain. Une enquête sur les importations de voitures et de pièces détachées doit être présentée à la mi-février. Dans un second temps, il n’est pas à exclure que le secteur viticole français soit également dans le collimateur d’une guerre commerciale, qui s’ajouterait pour l’Europe aux incertitudes actuelles, notamment liées au Brexit, et ce, dans un contexte électoral. Rappelons que les États-Unis sont la première destination des exportations agroalimentaires de l’UE28 (16 %), soit 22 Mds d’euros en 2017 avec une balance commerciale positive de 11 Mds d’euros. Jusqu’à présent, les négociateurs européens sont parvenus à retarder les échéances, mais le secteur agroalimentaire de l’UE pourrait très vite être confronté à la volonté des États-Unis de négocier un accord transatlantique light, avec en jeu, la sauvegarde de marchés très importants, mais également des concessions potentiellement majeures.
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